[...]
Attendrie par l’humilité de son caprice, je décidai de danser pour faire fuir les poissons.

[...]
Ses angoisses, ses cris et ses coups de jambe nous surchargeaient; bloquée, je réalisai soudaiment les contraintes du rôle qui m’avait été assigné ; telle une monture improvisée, je devais faire l’effort de m’ennuyer à avoir pied.

J’eus un doute quant à ces bêtises et préparai des parades au cas où les prédateurs se seraient révélés. Puis, dans l’intention de délaisser nos chimères, je me mis à gesticuler pour maintenir le sable en lévitation.Tout devint trouble. Julia, la moue boudeuse, regagna sans attendre le rivage.

Préférant le bain en solitaire, j’en profitais pour faire la planche les bras grand ouverts, les yeux rivés sur les nuages. Tant pis si j’avais froid, le corps presque dissous, j’attendais à fleur d’eau prête à m’évaporer.

Avoir pied, extraits, 2017
Le corps presque dissous, matériaux mixtes, env. 155 x 22 x 20 cm Pièce retenue (shortlist) pour le concours 2016 « Talents Contemporains »  de la Fondation François Schneider.

Le corps presque dissous, matériaux mixtes, env. 155 x 22 x 20 cm
Pièce retenue (shortlist) pour le concours 2016 « Talents Contemporains »
de la Fondation François Schneider.

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